Richer-Rossi Françoise

Professeure des Universités en civilisation espagnole

Responsable de la Mention de Master LEA
Responsable pédagogique du Master LCIN, Langues, Industries culturelles, Innovations numériques
Présidente de jury du Master 1 et 2 LCIN

Présidente de jury de Licence anglais/espagnol
Membre élue du Conseil de Gestion de l’UFR EILA

Membre titulaire du laboratoire ECHELLES UMR 8264

 

francoise.richer@u-paris.fr
Université Paris Cité – Campus des Grands Moulins – Bâtiment Olympe de Gouges, Place Paul Ricoeur, 75013 Paris

Enseignement

Enseignement L3

Semestre 2 – UE Espagnol : langue et civilisation 6 – espagnol

ECUE Gestion du patrimoine culturel hispanophone 

Description

Ce cours propose une analyse de la gestion et de la valorisation du patrimoine en Espagne et dans quelques pays hispanophones, en tenant compte des dimensions matérielles (sites, monuments, musées) et immatérielles (traditions, rituels, savoir-faire).

Il aborde la gestion durable du patrimoine et l’impact des politiques culturelles dans l’espace hispanique.

Pré-requis
Niveau intermédiaire ou avancé en espagnol.
Connaissances de base en histoire et culture des pays hispanophones

Objectifs

 Compétences et connaissances visées

  • Comprendre les concepts de valorisation du patrimoine matériel et immatériel.
  • Comprendre les logiques de financement et de mécénat dans la gestion du patrimoine culturel.

Compétences transversales

  • Savoir prendre la parole en cours et travailler en équipe.
  • Comprendre les diversités culturelles dans le cadre de la gestion patrimoniale.

Syllabus

  • Le patrimoine culturel hispanophone : reprise de quelques notions
  • Les politiques culturelles et la gestion du patrimoine
  • Les différents financements du patrimoine culturel

Bibliographie

Arrieta Urtizberea Iñaki, Díaz Balerdi, Iñaki (eds.), Patrimonio y museos locales: temas clave para su gestión, Patrimoine et musées locaux : clés de gestion, Colección PASOS Edita, No29, 2021.
Querol, María Ángeles, Manual de gestión del patrimonio cultural, Ediciones Akal, 2020.

Contrôle des connaissances
Première session : 100 % contrôle continu (CC)
Session de seconde chance : épreuve écrite

 

 

 

Enseignement M1

 

Semestre 2. UE Patrimoine culturel Langue C

ECUE Patrimoines culturels matériels et immatériels – Espagnol

Description

Ce cours s’attache à étudier les formes de patrimonialisation dans l’espace hispanophone, en distinguant les dimensions matérielles (architecture, musées, sites classés, œuvres d’art) et immatérielles (rituels, fêtes, traditions orales, pratiques sociales).

Pré-requis
Niveau C1 minimum
Curiosité intellectuelle

Objectifs

Compétences et connaissances visées

  • Comprendre les notions de patrimoine matériel et immatériel dans le contexte hispanophone.
  • Identifier les acteurs et dispositifs liés aux politiques culturelles patrimoniales.
  • Analyser des représentations culturelles dans différents types de médias.

Compétences transversales

  • Curiosité intellectuelle
  • Travail documentaire individuel et en groupe
  • Écoute à l’égard des autres, capacité à enrichir les idées des autres.

Syllabus

  • Patrimoine : définitions, enjeux historiques et cadre législatif (UNESCO, politiques nationales).
  • Patrimoine matériel : musées, architecture, sites historiques…
  • Patrimoine immatériel : fêtes, musiques, traditions orales, danses, gastronomie…
  • Le patrimoine dans les discours et représentations : presse, critiques, documentaires, cinéma. 

Bibliographie

Arrieta Urtizberea, Iñaki, Xavier Roigé, Iñaki, Seguí, Joan, Pandemia, patrimonio cultural inmaterial y museos: de la parálisis a la activación e innovación, Universidad del País Vasco, 2023.
Asiáin Ansorena, Alfredo, Casteret, Jean Jacques, Montlló Bolart, Jordi, Rojas Rabaneda, Antonio (coord.), Guía para el desarrollo de procesos de valorización del patrimonio cultural inmaterial (PCI), Interreg Sudoe Livhes, Pamplona, 2023.
Jiménez de Madariaga, Celeste (éd.), Patrimonio Cultural Inmaterial de la Humanidad Universidad de Huelva, 2022
Prats, Llorenç, “El concepto de patrimonio cultural”, Cuadernos de antropología social, No 11, 2000.
Prats, Llorenç, Antropología y Patrimonio, Ariel, 2009 (1997).
Llonch Molina, Nayra, Santacana Mestre, Joan, El patrimonio cultural inmaterial y su didáctica, Trea Ediciones, 2015.
Rodríguez, Antonio, Carlos Casalengua, El patrimonio mundial cultural, natural e inmaterial de España, Cultural and natural world heritage in Spain, Ediciones Alymar, 2025

Contrôle des connaissances
Première session : 100 % Contrôle Continu (CC)
Session de seconde chance : épreuve orale

 

 

Enseignement M2

ANNUALISÉ – UE Communication, médiation et culture

ECUE Communication culturelle Langue C – Espagnol

 

Description

Ce cours propose une approche de la communication culturelle en Espagne et dans les pays hispanophones, en analysant les politiques culturelles, les pratiques de valorisation du patrimoine (matériel et immatériel) ainsi que les manifestations artistiques à travers divers supports médiatiques.

Pré-requis
Niveau C1 minimum
Curiosité intellectuelle

Objectifs

Compétences et connaissances visées

  • Approfondissement des notions de culture et d’histoire culturelle, de patrimoine matériel et immatériel.
  • Acquisition d’une compétence fondamentale de lecture et d’expression orale dans les domaines de la culture et des échanges internationaux lors de présentations individuelles et de la prise de parole en groupe.
  • Maîtrise d’un lexique spécialisé dans les deux langues (équivalences et définitions). Précision et élégance des deux langues.

Compétences transversales

  • Curiosité intellectuelle
  • Travail documentaire individuel et en groupe
  • Écoute à l’égard des autres, capacité à enrichir les idées des autres.

Syllabus

  • Analyse des politiques culturelles en Espagne et dans les pays hispanophones à travers des études de cas emblématiques (années croisées, exportation de modèles muséographiques tels que le Centre Pompidou Málaga ou le Guggenheim Bilbao).
  • Exploration des patrimoines matériels et immatériels, ainsi que des manifestations et représentations culturelles (expositions, festivals, salons) à partir de supports variés : discours institutionnels, articles de presse, documentaires, films, critiques d’art et de cinéma.
  • Introduction aux concepts de mécénat, sponsoring et fundraising appliqués au secteur culturel.
  • Présentation des principes de la communication interne et externe dans les organisations culturelles, avec élaboration d’un plan de communication.

Bibliographie

Les pages et suppléments Culture des grands quotidiens, les revues spécialisées : Le Monde, Le Figaro, Libération, Courrier international, National Geographic, Connaissance des Arts, El País, El Mundo, Cambio 16, Arte y Parte.
Buitrago Restrepo, Felipe, Duque Márquez, Iván, La Economía Naranja, una oportunidad infinita, Banco Interamericano de Desarrollo, 2013.
Montiel, Edgar, « La Cultura, recurso estratégico de la politíca internacional », contribution lors de la Rencontre andine sur la diplomatie culturelle. Séminaire organisé par l’UNESCO et le Ministère des Affaires étrangères de la Colombie, septembre 2007.
Unesco, Re/penser les politiques culturelles, 2018.

Contrôle des connaissances
Première session : 100 % Contrôle Continu (CC)
Session de seconde chance : non concerné

 

ANNUALISÉ – UE Cultures connectées : création et diffusion

ECUE – Les industries culturelles et créatives : représentations et communication 

Description

La notion d’industrie culturelle (au singulier) a été forgée par Theodor W. Adorno et Max Horkheimer dans leur ouvrage écrit durant leur exil aux États-Unis et publié à New York en 1944, dans lequel ils élaborent la théorie de l’industrialisation de la production culturelle et critiquent la culture de masse (traduction française parue en 1974 sous le titre La Dialectique de la Raison). En 1962, avec L’esprit du temps, le sociologue français Edgard Morin réplique que la culture de masse n’est pas une forme de culture « dégradée » par rapport à la culture «°savante ». Aujourd’hui, il est inconcevable ou presque de critiquer la démocratisation culturelle. 

Pré-requis
Français niveau C1 minimum.
Intérêt pour tous les domaines des industries culturelles aux niveaux national et international – arts graphiques, musique, cinéma, télévision, radio, spectacle vivant, presse, édition, jeux vidéo – et des industries dites créatives – architecture, design, publicité, artisanat, mode, tourisme culturel.

Objectifs

Compétences et connaissances visées

  • Réflexion sur les notions de culture et d’histoire culturelle, sur les acteurs et les enjeux des industries culturelles et créatives.
  • Acquisition d’une compétence fondamentale de lecture et d’expression orale dans les domaines de la culture et des échanges internationaux lors de présentations individuelles et de la prise de parole en groupe. 

Compétences transversales

  • Curiosité intellectuelle
  • Travail documentaire individuel et en groupe
  • Écoute à l’égard des autres, capacité à enrichir les idées des autres. 

Syllabus

Nous verrons d’une part comment, au pluriel, le concept d’ « industries culturelles » se tourne vers une analyse économique des modalités de production et de diffusion des biens et des services culturels, déclinée par branches : arts graphiques, musique, cinéma, télévision, radio, spectacle vivant, presse, édition, jeu vidéo ; et d’autre part, comment l’économie de la culture s’est progressivement déployée jusqu’aux industries dites créatives qui incluent l’architecture, le design, la publicité, l’artisanat, la mode ou le tourisme culturel.

En plaçant l’ensemble que forment désormais les Industries Culturelles et Créatives (ICC) au centre de la réflexion, il s’agira d’analyser et de comprendre, à l’intersection entre l’économie et la culture, leur nature double : économique (elles génèrent richesse et emploi) et culturelle (elles transmettent connaissances et valeurs, donnent du sens, contribuent à la prise de conscience des identités). Nous étudierons comment l’utilisation des deux dénominations permet de mieux mettre en exergue la spécificité des biens et services culturels qui possèdent, en plus de leur valeur économique, une valeur sociale contribuant au bien-être collectif, et qui véhiculent des contenus symboliques : voilà pourquoi nous attacherons une attention particulière aux représentations culturelles à l’échelle internationale. 

Bibliographie

Adorno, Theodor W, Horkheimer, Max, La dialectique de la raison, Paris, Gallimard, 1983 (1974), 281 pages.
Benhamou, Françoise, Économie du patrimoine culturel, La Découverte, 2012.
Bouquillon, Philippe, Miège, Bernard, Moeglin, Pierre, L’industrialisation des biens symboliques. Les industries créatives au regard des industries culturelles, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, 2013.
Richer-Rossi, Françoise, Patin, Stéphane (éd.), Le transmédia dans les industries culturelles et créatives. Approches théoriques et pratiques, Éditions Orbis Tertius, 2025.
Richer-Rossi, Françoise, Patin, Stéphane (éd.), Les industries culturelles et créatives. Expressions culturelles et contre-culturelles, Éditions Orbis Tertius, 2025.

Contrôle des connaissances
Première session : 100 % Contrôle Continu (CC)
Session de seconde chance : non concerné

 

 

 

Domaines de recherche

Espagne moderne et contemporaine. Échanges culturels.
Traductions. Récits de voyages. Minorités.
Représentations cinématographiques de l’Espagne.

Livres édités

Monographie

Alfonso de Ulloa, historiographe. Discours politiques et traductions de Françoise Richer-Rossi
Préface Augustin Redondo, postface Jean-Michel Benayoun, directeur de collection Jean-Michel Benayoun
Michel Houdiard éditeur, 2018, 478 pages.

 Ayant quitté l’Espagne, son pays natal, vers 1545, Alfonso de Ulloa s’installe adolescent à Venise pour y rester jusqu’à sa mort. Pendant plus de vingt ans, il écrit sur des thèmes extrêmement variés, mais c’est à l’histoire qu’il consacre ses ouvrages les plus personnels, à une époque particulièrement troublée : affrontements de Charles Quint, puis de Philippe II, avec la France et les Turcs ; lutte contre les protestants ; Concile de Trente ; soulèvement des morisques ; révolte des colons d’Amérique …

Alfonso de Ulloa fut un homme passionné par l’histoire de son temps, celle de l’Espagne, de l’Italie, de l’Empire ottoman, du Nouveau Monde. Mais ce qui fait l’unité de ces livres de nature si différente – biographies, Commentaires, traductions -, c’est le but qu’il poursuit : apparaître comme un médiateur entre sa patrie d’origine, l’Espagne, et sa terre d’adoption, Venise. Dans ces ouvrages, le polygraphe déploie ses talents. Écrivain, il offre aux lecteurs des textes aboutis qui ne laissent rien aux hasards politiques. Traducteur, il reformule, remanie, amende. Bilingue, il passe de l’espagnol à l’italien et de l’italien à l’espagnol, cherchant à satisfaire, dans un contexte politique tendu, les attentes de lecteurs variés.

« Françoise Richer-Rossi apporte des réponses très éclairantes, après plusieurs années d’une investigation assidue, de même qu’elle met bien en évidence les spécificités du rôle de passeur qu’a joué cet Espagnol implanté à Venise dans une perspective qui lui permet de valoriser sa propre activité, mais aussi la politique menée par son pays d’origine, tout en ménageant les intérêts de la cité qui l’a accueilli. » Augustin Redondo

 

 

Ouvrages collectifs

Les industries culturelles et créatives. Expressions culturelles et contre-culturelles

Édition de Françoise Richer-Rossi, Stéphane Patin
Editions Orbis Tertius, 2025
ISBN 978-2-36783-435-1

À l’heure des recompositions identitaires, des revendications locales et des mutations numériques, penser la culture – et sa contestation – devient un enjeu central. Cet ouvrage collectif propose une approche variée des dynamiques culturelles et contre-culturelles, en interrogeant leur rôle dans la construction du lien social, la transmission des savoirs et les formes contemporaines de résistance. Plutôt que de les opposer, il s’agit ici de penser culture et contre-culture comme deux dynamiques entremêlées, qui tantôt se confrontent, tantôt se nourrissent, toujours en dialogue avec les mutations du monde contemporain. À travers la musique, la langue, les pratiques artistiques ou les patrimoines spirituels, l’ouvrage explore des terrains multiples, de Berlin aux rivages de l’océan Indien, en passant par l’Amérique latine, pour mieux comprendre les tensions et les potentialités du monde contemporain. Entre analyse sociologique, réflexion politique et approche anthropologique, cet ensemble de contributions s’adresse à celles et ceux qui souhaitent penser la culture comme un champ d’action, de réaction, de mémoire et d’invention collective. Et si la culture n’était pas seulement un miroir de la société, mais l’un de ses moteurs les plus puissants ?

La transmisión de las noticias. Las relaciones de sucesos como espacio de mezclas, transformaciones y contaminaciones (siglos XVI-XVIII)

Édition de Françoise Richer-Rossi, Françoise Crémoux, Marta Lopez Izquierdo, Christine Marguet
Ediciones Universidad Salamanca, 2025, Aquilafuente
ISBN 978-84-1091-058-4

Historiographie linguistique et enseignement de l’espagnol en France (xvie-xviiie siècle)
Du livre ancien aux humanités numériques

Historiografía lingüística y enseñanza del español en Francia (siglos xvi-xviii)
Del libro antiguo a las humanidades numéricas

Édition de Marie-Hélène Maux, Françoise Richer-Rossi, Marc Zuili.
Orbis Tertius, 2025, Collection Culture et numérique, directeurs: Francoise Richer-Rossi; Stéphane Patin.

Comment la langue espagnole s’est-elle diffusée en Europe entre le xvie et le xviiie siècle ? Et comment a-t-elle été enseignée, notamment en France ? Cet ouvrage collectif explore ces questions à travers des contributions fondées sur des sources en grande partie inédites, qui permettent de mieux comprendre les dynamiques linguistiques, culturelles et intellectuelles à l’œuvre durant cette période. Au centre de cette réflexion se trouve une figure majeure : César Oudin, pionnier de l’enseignement de l’espagnol en France dès la fin du xvie siècle. Son travail de lexicographe, grammairien, traducteur et parémiologue a durablement influencé la tradition didactique hispanique.

Organisé en trois volets, ce volume examine les principaux acteurs de cette diffusion, l’évolution des idées linguistiques du xvie au xviiie siècle, et les circulations textuelles et intellectuelles dans un contexte européen. Cet ensemble, qui propose ainsi une relecture documentée de la place du castillan en France à l’époque moderne, tient également compte des avancées que permettent les nouvelles technologies (mise en ligne de travaux d’érudition, banques de données numériques, etc.).

Une contribution éclairante à l’histoire croisée des langues, des savoirs et des échanges culturels.

Les représentations des minorités dans les mondes hispaniques: Actions, Interactions, Réactions (XV – XXI siècle) de Françoise Richer-Rossi (ed).

Orbis Tertius, 2025, Collection Culture et numérique, directeurs: Francoise Richer-Rossi; Stéphane Patin, 978-2-36783-425-2

Les minorités, qu’elles soient ethniques, religieuses ou sociales, jouent un rôle central dans les dynamiques culturelles des sociétés modernes. Cet ouvrage collectif explore les mécanismes d’exclusion et la manière dont ces groupes, longtemps marginalisés, transforment les récits culturels. À travers des analyses portant sur l’art, la littérature, la langue et les séries télévisées, les auteurs mettent en lumière la complexité des représentations des minorités dans l’aire hispanophone, de la Renaissance à nos jours. Ils examinent notamment les contributions de groupes tels que les morisques, les juifs, les Afro-descendants ou les Gitans, tout en dévoilant comment, malgré une volonté d’inclusivité, les œuvres contemporaines perpétuent parfois des stéréotypes. Les chapitres, riches en réflexions sur l’identité, les rapports de pouvoir et la mémoire collective, soulignent l’importance d’une représentation éthique des minorités dans la culture populaire. 

Un ouvrage qui interroge les tensions entre inclusion et invisibilisation dans la construction des identités nationales et culturelles.

 

La connaissance de l’espagnol en France et les premières grammaires hispano-françaises (1550-1700) de thèse de l’Université Paris 3 (1974), édition de Esteba Ramos, Diana, Maux, Marie-Hélène, Richer-Rossi, Françoise & Zuili, Marc, Malaga : Universidad de Málaga, 2024. ISBN : 978-84-1335-367-8.

La magistral tesis de tercer ciclo defendida en la Sorbona por Sabine Collet-Sedola en el curso 1973-74, con título La connaissance de l’espagnol en France et les premières grammaires hispano-françaises (1550-1700), es clave en los estudios vinculados con los inicios de la enseñanza del español como lengua extranjera en Francia; no obstante, en sus páginas quedaron hallazgos de gran interés porque quedó inétdita. Por ello, con la inspiración de la edición de la tesis de Suárez Gómez (Juan F. García Bascuñana y Esther Juan, edición, anotación y presentación de “G. Suárez Gómez, La enseñanza del francés en España hasta 1850: ¿con qué libros aprendían francés los españoles?”, Barcelona, PPU, 2008), se pone aquí a dis`posición de la comunidad investigadora el texto original de Collet Sedola, precedido de una introducción que contextualiza su valor y encuadra esta aportación en la carrera de la investigadora francesa.

Le transmedia dans les industries culturelles et créatives : approches théoriques et pratiques de Françoise Richer-Rossi, Stéphane Patin (eds).

Orbis Tertius, 2024, Collection Culture et numérique, directeurs: Francoise Richer-Rossi; Stéphane Patin, 978-2-36783-413-9

Le transmédia est aujourd’hui au cœur d’une véritable révolution narrative, bouleversant la manière dont nous concevons et produisons des contenus culturels. Ce concept, forgé par Marsha Kinder en 1991, repousse les frontières de la création culturelle en offrant des récits complexes et interconnectés, à découvrir sur une multitude de plateformes. Chaque support – film, jeu vidéo, musique, réseaux sociaux – enrichit l’histoire, ouvrant la voie à des expériences immersives sans précédent.

Cet ouvrage collectif plonge au cœur de cette révolution, explorant des sujets aussi variés que la réécriture de classiques littéraires sur les réseaux sociaux ou la création de fanfictions autour des plus grandes séries. Les industries culturelles et créatives exploitent pleinement cette approche pour captiver des audiences toujours plus avides d’interactions et d’immersion.

À travers des exemples variés les contributeurs explorent la créativité sans bornes des créateurs contemporains et l’impact des technologies numériques sur notre consommation culturelle. Un véritable panorama du transmédia et de ses infinies possibilités.

Les industries culturelles et créatives et la Covid de Françoise Richer-Rossi , Stéphane Patin (eds).
Orbis Tertius, pp.294, 2023, Collection Culture et numérique, directeurs: Françoise Richer-Rossi , Stéphane Patin, 978-2-36783-304-0

Le secteur culturel a été durement touché par la crise sanitaire de la Covid-19 qui a entraîné la fermeture des salles de spectacles et de cinéma, des librairies, des musées…

La pandémie, accompagnée de son lot de confinements/déconfinements, a affecté les acteurs du secteur culturel, indépendants, salariés, intermittents du spectacle. Toutes les industries culturelles et créatives ont été impactées : théâtre, musique, cinéma, danse, visites muséales, maisons d’édition, librairies indépendantes, jeux vidéo, cirque, arts de la rue…

Cet ouvrage donne la parole à des témoins de cette crise mondiale sans précédent de l’ensemble du secteur culturel. 

Dans la première partie de cet ouvrage collectif, professionnels de musées, du cinéma, du théâtre, des expositions témoignent des moyens mis en œuvre durant la crise sanitaire pour que le spectacle continue. La deuxième donne ensuite la parole aux artistes, à ceux qui se sont battus parce que, même aux moments les plus difficiles de la pandémie, le doute ne les a jamais effleurés : la culture est résolument un bien essentiel. Enfin, dans la troisième partie, des enseignants-chercheurs français et espagnols analysent comment, des deux côtés des Pyrénées, la langue s’est adaptée au contexte pandémique et sanitaire en donnant naissance à des créations lexicales et discursives.

Minorías y marginación social (monográfico) de Françoise Richer-Rossi (ed.).
Publications of eHumanista University of California, Santa Barbara, Minorías eBooks 9, 2023

Hace dos años (2021), nació la red Minorías en los mundos hispánicos. Siglos XV-XXI que reúne siete universidades francesas –Université de Picardie Jules Verne, Université Paris-Est Créteil, Université de La Sorbonne Nouvelle, Le Mans Université, Université Rouen Normandie, Université Paris Nanterre, Université Paris Cité– gracias al empeño y a la dedicación de sus siete coordinadores, entre los cuales se destaca la profesora Rica Amran a quien debemos esta sugestiva idea y quien dirige el grupo. La meta de esta nueva red universitaria es ampliar, profundizar y fomentar el estudio de las minorías, centrado en los ámbitos literario, histórico, político, social, religioso y artístico, no solo en la España medieval y moderna, sino en vastos espacios que solemos llamar los mundos hispánicos: América latina, por cierto, pero también los territorios bajo la tutela o la influencia del Imperio español en los siglos de su hegemonía política y militar (Santo Imperio romano germánico, Italia, Filipinas, África del norte, Turquía, comunidades sefardíes u originarias de la diáspora judía…). También, además de un espacio geográfico más extendido, nuestra temática alcanza un marco temporal que llega hasta nuestros días y sin dejar de interesarse por las minorías religiosas (judíos, judeoconversos, mudéjares, moriscos…) también abarca las minorías étnicas, nacionales, culturales, lingüísticas, sexuales, de género, de la tierna edad (una minoría temporaria poco estudiada).

Este monográfico, nacido de la jornada de estudio del 20 de junio 2022, en el Colegio de España de París, reúne cinco estudios y, si los une el mismo interés por el concepto –tan difícil de delimitar– de minoría, cada uno ofrece una perspectiva diferente y un sugestivo conjunto de marcado carácter interdisciplinar y complementario que entrelaza historia, religión, sociedad, representaciones, con, en tela de fondo, la misma discriminación sea hacia cristianos nuevos, pícaros, niños, mujeres, gitanos.

Les langues et les industries culturelles. Représentations et traductions de Françoise Richer Rossi et Stéphane Patin (dir.), Collection «Culture et Numérique».
Editions Orbis Tertius, 2022, Collection Culture et numérique, directeurs: Francoise Richer-Rossi; Stéphane Patin, 294 pages

Eu égard au phénomène de mondialisation, nous assistons aujourd’hui à la démocratisation croissante des objets de culture via leur numérisation et leur diffusion sur internet. Films et séries de tous les horizons et de toutes les cultures – dont ils sont le reflet plus ou moins fidèle et conscient – véhiculent des récits universels.

Les auteurs de cet ouvrage collectif livrent réflexions, constats et interrogations sur des valeurs communes et des rapports de force non seulement entre peuples éloignés et différents mais aussi dans l’espace délimité d’États où cohabitent des populations aux origines ethniques et religieuses diverses. À travers les représentations de nombreux personnages de tous âges, de toutes origines sociales et d’orientations sexuelles, s’expriment les idéologies différentes véhiculées par réalisateurs, scénaristes ou producteurs, qui toutes témoignent d’un regard pluriel porté à un moment donné.

L’ouvrage se penche aussi sur la problématique de la langue-culture dans l’activité de traduction ou de localisation de produits culturels divers et variés, et apporte des réponses éclairantes sur les façons de traduire le culturel, d’adapter un jeu à un public cible vivant sous d’autres latitudes, ou encore de mettre en place des stratégies digitales afin de valoriser ou de créer un produit culturel.

L’art et la manière – Quelques réflexions sur les industries culturelles et créatives de Françoise Richer-Rossi, Stéphane Patin (éd). Préface de Benjamin Ringot, Adjoint au directeur scientifque du Centre de recherche du château de Versailles.
EAC éditeur, 2021, 176 pages.

Indéniable facteur d’attractivité et de richesse, le monde de la culture et de la création ne cesse de se diversifier et de monter en puissance, notamment grâce à la démocratisation d’internet et aux nouveaux modes d’accès numériques.
Professionnels du monde de la culture et enseignants-chercheurs livrent leurs réflexions, constats et interrogations dans cet ouvrage collectif polarisé autour de deux objets complémentaires – la médiation culturelle et la communication – qui permettent de mettre en lumière autant de moyens de créer, de représenter, de promouvoir, de diffuser la culture sous toutes ses formes dans un contexte national et international, et aussi, de la protéger.
Les contributions s’imbriquent, se complètent, favorisant un ensemble d’interactions tant le travail des auteurs participe à la fois de la création et de la médiation et tant l’art doit compter avec le politique et considérer objectifs éducatifs et paramètres économiques.
L’année 2020 et la pandémie due à la Covid 19 ont malmené le secteur culturel, entraînant de multiples fermetures ; dans le même temps, se sont mises en place des propositions alternatives. Les libraires, véritables médiateurs culturels, ont reçu l’appui du public. Les musées et les institutions culturelles n’ont cessé de communiquer et d’offrir leurs collections à des visites virtuelles. Le numérique, qui accélère création et diffusion, apparaît comme un médium artistique et communicationnel privilégié. L’offre des plateformes de films et de séries a explosé et, si les échanges et manifestations en présentiel se réduisent, nul doute que les États ont besoin que les biens et les services culturels s’adaptent et se multiplient car les professionnels des arts, des spectacles, de la communication participent du soft power, contribuant au rayonnement des nations et à leur influence indirecte à travers leurs exportations commerciales et culturelles.

La culture dans tous ses É(é)tats.
Stratégies de communication, logiques artistiques et logiques économiques
de Françoise Richer-Rossi et Stéphane Patin (éd.)
Préface Djamella Berri, Chef du service de la régie des oeuvres. Département des Sculptures du Louvre, directeur de collection Jean-Michel Benayoun
EAC éditeur, 2020, 307 pages.

 Sous les coups de boutoir de la mondialisation selon les uns, grâce à l’impulsion de volontés plurielles selon les autres, la culture des États s’étend bien au-delà de leurs frontières respectives et, protéiforme, se décline en une infinité d’événements. Nul ne peut ignorer aujourd’hui son statut de soft power, un pouvoir décuplé parfois, qui fait des émules, suscite des controverses aussi, quand il ne provoque pas de secrètes jalousies…
Cet ouvrage collectif, auquel collaborent professionnels de la culture et enseignants chercheurs, s’intéresse à différentes stratégies de promotion de la culture et aux logiques artistiques et économiques qui y président en fonction de paramètres variables : existence d’une paix ou d’une fracture au sein d’un État, avec ses corollaires, des inégalités, des problèmes identitaires, ou encore, le multiculturalisme.
De la culture des États aux états de la culture, ces pages proposent une réflexion sur les moyens mis en œuvre pour faciliter l’accès d’une société à son patrimoine culturel, ensemble de biens matériels et immatériels sur lesquels repose une culture pluridimensionnelle : depuis l’archéologie, en passant par les arts, les traditions, le folklore, mais aussi les livres, jusqu’aux technologies récentes comme les médias et le numérique. Elles n’éludent pas pour autant un aspect plus pernicieux du phénomène : la marchandisation de la culture.
Face à l’existence ou à l’absence de politiques culturelles des États, les contributions de cet opus passent en revue les moyens économiques, politiques et humains dont disposent les créateurs et les promoteurs des produits culturels d’un pays. Sont ainsi déclinées politiques culturelles publiques et privées : part des particuliers dans les activités artistiques et culturelles, subventions des États, prise en charge de la distribution des biens culturels par les médias. À pas feutrés, adulé, cajolé, le soft power conquiert les foules : les musées s’exportent ; les expositions voyagent à l’international ; les saisons croisées d’un pays à l’autre s’intensifient.

Les métissages culturels. Patrimoine, arts, langues Françoise Richer-Rossi (éd.)
Préface Barbara Honrath, directeur de collection Jean-Michel Benayoun
Michel Houdiard éditeur, 2018, 219 pages.

 Les métissages culturels ne sont pas une utopie moderne : loin du phénomène de mode, ce concept anthropologique protéiforme résiste à se laisser enfermer dans un champ d’activités restreint.
Écrites en français, en anglais et en espagnol, les quinze contributions de cet ouvrage doivent beaucoup à la mondialisation tant les voyages et les médias numériques accélèrent et multiplient les contacts et l’éventail des possibles. Elles témoignent de plusieurs cultures, de plusieurs formes d’art – peinture, sculpture, cinéma, photo, publicité… – et de supports – festivals, expositions, collections… Elles analysent la notion de métissages culturels à partir d’une variété d’approches : métissages entre nations voisines ou éloignées, métissages entre différentes expressions artistiques, métissages des représentations et métissages des messages délivrés. Au travers d’analyses objectives et d’aires géographiques variées – France, Espagne, Royaume-Uni, Colombie, Pérou, Afrique du Sud -, professionnels du monde de la culture, amateurs et enseignants-chercheurs fournissent non pas des exemples de rencontres et de parcours parallèles mais d’interactions : autant de stratégies de création sous-tendues par le désir et le besoin d’échanges adaptés à un monde globalisé, qu’il s’agisse de formes d’art, de pensée, d’écritures cinématographiques ou encore de supports publicitaires.
Comme les moucharabiehs du MUCEM qui ornent la couverture de l’ouvrage, les métissages culturels savent jouer de l’ombre et de la lumière. Patente, la consommation accrue de biens culturels produit des effets bénéfiques pour l’ensemble de la société et l’on assiste à des politiques culturelles de plus en plus inventives auxquelles on reproche, cependant, de s’intéresser parfois plus aux dividendes qu’au profit équitable d’une population en retrait de ces actions éducatives et d’ouverture sur le monde.

D’une culture à l’autre. Bras de fer et brassage(s) Françoise Richer-Rossi (éd.)
Préface Luis Alberto de Cuenca – Real Academia de la Historia. Madrid, directeur de collection Jean-Michel Benayoun
Michel Houdiard éditeur, 2017, 248 pages.

 Quand les cultures se rencontrent, quand les regards se croisent et que les valeurs se mesurent à des aunes différentes, quand la découverte se révèle source d’interrogation, de défiance mais aussi d’enthousiasme et de richesse, s’ouvre alors le large éventail des approches entre crainte et séduction, médiation et négociation, bras de fer et de brassage(s). Les échanges culturels se trouvent au cœur de cet ouvrage. 13 enseignants-chercheurs et professionnels du monde des arts y livrent des réflexions et des témoignages sur l’engagement intellectuel et politique en Afrique, Amérique, Asie, Europe. Ils soulignent la part du dialogue tant sur le plan humain qu’économique et social et nous invitent à la pluralité des regards. Aussi le livre prend-il divers chemins ; il nous emmène du musée d’Orsay à l’Art Institute de Chicago, mais aussi à la Galleria civica d’arte moderna e contemporanea de Turin. Il fait une pause dans la rue où le street art égaie le quotidien en racontant leur ville aux passants. Il donne des exemples d’engagements culturels ambitieux dans des continents lointains et même dans des pays en guerre. Il se penche sur la problématique des langues dans le cadre d’œuvres cinématographiques et de publicités qui transportent des stéréotypes culturels via la globalisation des marchés.
Il n’y a pas de cultures individuelles mais une seule Culture qui les englobe toutes, depuis l’Islande des sagas à la Russie de La Geste du prince Igor, depuis l’Amérique du Popol Vuh au Japon millénaire de Madame Murasaki ou aux grands poètes chinois de la dynastie Tang. C’est pour cette raison que la traduction existe : elle unifie des traditions diverses, elle facilite l’entrée en des lieux inaccessibles, elle suscite des mouvements littéraires ou artistiques, elle agite sans cesse le shaker du génie humain pour en tirer le cocktail qui tonifie les esprits et les cœurs de tous.
Luis Alberto de Cuenca, Real Academia de la Historia, Madrid

Centres pluriculturels et circulation des savoirs (XVe – XXIe siècles) Françoise Richer-Rossi et Stéphane Patin (éd.)
Préface Jean-Michel Benayoun, directeur de collection Jean-Michel Benayoun
Michel Houdiard éditeur, 2015, 251 pages.

Cet ouvrage invite à la pluralité des regards et à leur renversement. S’y multiplient des approches historiques, civilisationnelles, sociologiques et linguistiques qui éclairent rencontres et replis, dialogue et incompréhension, résistance et domination. Venise ou Naples, Madrid, Barcelone ou Séville, centres actifs et reconnus, « villes-monde » au sens de Fernand Braudel, deviennent les lieux privilégiés d’enjeux culturels, de véritables foyers de diffusion de connaissances, des plaques tournantes d´échanges intellectuels. Le pluriculturalisme, forcé, fortuit ou volontaire, mais dans tous les cas, inhérent à ces carrefours culturels et à l´espace urbain, est la conséquence d’un contexte économique et politique : des individus, des communautés fréquentent les mêmes lieux, observent ensemble des règles, participent parfois à un même projet. Cet ouvrage met en exergue les enjeux à l’œuvre dans ces ensembles de configurations et fait découvrir des cas emblématiques d’échanges intellectuels, artistiques et politiques en analysant leur dynamique. Les auteurs considèrent ces lieux de convergences, mais de contradictions aussi, entre Ancien et Nouveau Monde, Orient et Occident, Nord et Sud, selon une diversité de points de vue, en les situant dans le temps et dans l’espace tout en rendant compte de leur rôle dans la circulation des savoirs et de la complexité de leurs dialectiques. Qu’il s’agisse d’échanges linguistiques, économiques, littéraires ou culturels, tous sont les reflets des influences qu’ils exercent ou qu’ils subissent. Et le tissu urbain n’en est pas simplement témoin. Il en porte la trace et y participe. Enrichi de sonorités nouvelles, le texte urbain se répand, dans toute la tessiture de ses rencontres plurielles, pour mieux transmettre une histoire, une culture, et diffuser des connaissances inédites vers d’autres lieux et d’autres espaces de création.

Minorités ethniques et religieuses ( XVe – XXIe siècles ) La voie étroite de l’intégration Françoise Richer-Rossi (éd.)
Préface Patrick Renaud et Ivan Bajomi, Postface Bartolomé Bennassar, directeur de collection Jean-Michel Benayoun
Michel Houdiard éditeur, 2014, 252 pages.

La gypsy girl du Musée des mosaïques de Gaziantep orne la couverture de cet ouvrage. Son regard anxieux de près de dix-huit siècles envoûte, nous poursuit, et renvoie à une inexorable actualité. Parce que les minorités ethniques et religieuses sont au cœur du débat actuel sur l’identité, la nation ou le multiculturalisme, cet ouvrage s’attache à étudier le sort de diverses communautés, le plus souvent victimes de conquêtes ou de bouleversements politiques, et leur difficile intégration dans des États soucieux de « normalisation sociale ». Pour mieux comprendre le présent, appréhender le passé est nécessaire. Aussi les contributions de cet ouvrage embrassent-elles une période qui s’étend du XVe siècle jusqu’au nôtre. De l’Europe à l’ancienne Perse, en passant par l’Afrique du nord, elles recouvrent ces immenses espaces pour mieux souligner la volonté de domination des États et leur soif d’uniformisation qui nient sans appel les droits politiques des minorités. En partant de l’hypothèse foucaldienne d’une tentative, constante, de « normalisation sociale », cette étude compa-rative multiplie les exemples de domination exercés, depuis le Moyen Âge, sur les populations qui se sont déplacées ou ont été déplacées pour des raisons diverses (économiques, sociopolitiques, et/ou culturelles et religieuses). Elle analyse comment le pouvoir politique exerce sa violence normalisatrice par une série de mesures administratives afin d’établir des sous-groupes hiérarchisés auxquels il attribue des droits spécifiques. Cette étude souligne ainsi l’une des stratégies des États pour contrôler les populations sédentarisées ou non : discriminer l’Autre pour mieux le « minoriser » et l’exclure.

L’Autre et ses représentations au cinéma. Idéologies et discours sous la direction de Françoise Richer-Rossi
Préface Vincent Lowy, postface Michel Prum, directeur de collection Michel Prum
L’Harmattan, 2013, 265 pages.

 Altérité, disparité, ethnocentrisme, taxinomie, racisme… autant de concepts protéiformes que les auteurs de cet ouvrage ont creusés en révélant la richesse d’œuvres cinématographiques de différentes aires culturelles et linguistiques de quatre continents : Afrique, Amérique, Asie, Europe. Les films analysés abordent la colonisation des continents africain et américain (Man to Man, Alba de América), les guerres, l’oppression des dominants et la haine de l’ennemi intérieur ou extérieur (Bruegel, le moulin et la croix, Capitaine Alatriste, Les quatre cavaliers de l’Apocalypse, Mare nostrum, ainsi que des films de propagande nazie), l’exclusion (Hijack stories, The wooden camera, White Wedding, Latcho Drom), l’incompréhension sous toutes ses formes (Esquilache, Gatsby, Les femmes du 6e étage, Big shot).

Autochtone déshumanisé et chosifié, ennemi ou occupant, indésirable, être difforme ou mystérieux, l’Autre voit son image brouillée par l’ignorance, par une absence de (re-)connaissance, et la mise à distance.

Véhicule d’objets sémiologiques menant à l’universel et à l’atemporalité du discours, le cinéma appartient aux langues officielles que reconnaît l’O.N.U. Sa mise en image(s) présente et représente, suggère, engage et dénonce. Elle participe ainsi à l’éveil de la conscience d’un spectateur métaphorisé, cet Autre pour lequel on écrit et on filme.