Cycle de séminaires

Chaque année universitaire, le Centre des Politiques de la Terre questionne les effets de ses termes – « centre », « politiques » et « terre » – et de leurs chaînes d’interdépendance en organisant mensuellement des séminaires interdisciplinaires – invitant des scientifiques extérieur.e.s au Centre et issu.e.s des sciences naturelles et expérimentales & des sciences humaines et sociales – sur une problématique particulière. Chacune des séries de séminaires du Centre se conclut avec un colloque convoquant des jeunes chercheur.se.s extérieur.e.s au Centre à présenter leur propre recherche sur la problématique travaillée pendant l’année.

© Oh Mu

Cycle en cours

 

Cycle 2025 / 2026 | Habitabilités : Microbiotes / Infrastructures

 

Pour fêter son renouvellement, le Centre des Politiques de la Terre change la formule de son événement phare, tout en continuant de permettre des dialogues interdisciplinaires forts autour des sujets qui structurent ses activités : l’habitabilité terrestre, l’anthropocène et la transformation socio-écologique.

C’est dans cette optique que nous vous proposons cette année un cycle de séminaires articulé autour de deux thématiques :

  • au cours du premier semestre, nous explorerons « Microbiote, Santé et Biodiversité », dans une perspective holistique analysant les interactions entre écosystèmes et humains ou non-humains ;
  • pendant le second, nous investirons la question de la transformation de nos « Infrastructures face aux enjeux écologiques » : de leurs impacts, de nos pratiques et des leviers de changement.

 

Pour vous inscrire : INSCRIPTION!

 

Cette année les séminaires auront lieu le 3e jeudi de chaque mois de 10h à 12h30 en distanciel sur zoom. Vous trouverez ici le détail des dates :

 

Microbiote, Santé, Biodiversité : 
 
  • Séance 1 : 25 septembre
  • Séance 2 : 23 octobre
  • Séance 3 : 20 novembre
  • Séance 4 : 18 décembre
 
Infrastructures face aux enjeux écologiques :
 
  • Séance 5 : 22 janvier
  • Séance 6 : 19 février
  • Séance 7 : 19 mars
  • Séance 8 : 23 avril
 
Séance de clôture : 21 mai

 

 

Session 1

Microbiote racinaire et gestion des sols : prendre le problème à la racine !

25 septembre de 10h à 12h30 sur zoom

Les microorganismes sont présents partout : nous connaissons bien tous ceux qui vivent dans notre organisme, sous l’appellation ‘microbiote’. Mais ces microorganismes sont également présents dans le sol, au contact ou à l’intérieur des racines des plantes, où leur abondance et leur diversité jouent un rôle fondamental dans le maintien et la pérennité de la fertilité des sols et des rendements agricoles. Les deux conférenciers de ce séminaire travaillent présenteront comment les pratiques agricoles traditionnelles et intensives impactent le microbiote des racines des plantes et du sol, et comment les contraintes économiques et les rapports sociaux influent sur la prévalence de ces deux modèles agricoles (notamment dans un pays particulièrement touché par le développement de l’agriculture intensive : le Brésil). Ils exposeront deux approches distinctes et complémentaires : (i) la microbiologie, qui analyse les relations plante-microbiote (avec comme retombée appliquée le développement d’alternatives à l’utilisation d’engrais de synthèse) et (ii) la socio-économie, qui analyse les valeurs économiques attribuées aux plantes et leur impact sur l’agrobiodiversité et la santé du sol.

Pour ce faire, Isabelle Dajoz accueillera deux chercheur.euses :

– Isabelle HILLENKAMP : directrice de recherche à l’IRD-CESSMA — socio-économiste, spécialiste des liens entre l’économie solidaire et l’agroécologie dans les pays d’Amérique latine.

– Benoît ALUNNI : directeur de recherche à l’INRAe, Institut Jean-Pierre Bourgin (Versailles) — microbiologiste spécialiste des interactions plantes-microorganismes, avec un focus sur l’utilisation agronomique de microorganismes bénéfiques pour les plantes en alternative aux intrants chimiques.

 

 

 

Session 2

Microbiote intestinal et perturbations environnementales

23 octobre de 10h à 12h30 sur zoom

Le microbiote intestinal, longtemps ignoré, est désormais au cœur d’un bouleversement de notre compréhension du vivant : il incarne une écologie intime, façonnée par notre alimentation, nos modes de vie… mais aussi par les perturbations de notre environnement. Dans cette session, nous explorerons comment les contaminations chimiques, les régimes alimentaires industrialisés ou encore les modifications du milieu de vie (la présence par exemple de microplastiques dans nos aliments) affectent cet écosystème microbien, avec des conséquences profondes sur notre santé métabolique.

Xavier Coumoul et Céline Cruciani-Guglielmacci aurons le plaisir d’accueillir deux chercheur.euses de l’INRAe engagés dans cette exploration :

– Muriel Mercier-Bonin : directrice de recherche au sein de l’Unité Toxalim à Toulouse, équipe « neuro-gastroentérologie et nutrition » — microbiologiste spécialiste des interfaces entre bactéries et muqueuses, qui interroge les impacts de contaminants alimentaires sur la barrière intestinale et la symbiose hôte-microbiote.

– Philippe Gérard : chef de l’équipe Amipem (Alimentation, microbiote intestinal, maladies cérébrales et métaboliques) au sein de l’institut Micalis à Jouy en Josas — expert des interactions entre microbiote, nutrition et pathologies métaboliques, qui travaille notamment sur les effets de régimes occidentalisés et de polluants environnementaux sur l’équilibre microbien.

 

 

Session 3

Microbiote des graines et perturbations environnementales

20 novembre 2025 de 10h à 12h sur zoom

Lorsque l’on évoque les effets de perturbations environnementales sur le vivant, le regard collectif se tourne naturellement vers les animaux et les parties visibles des végétaux, dont l’échelle d’organisation nous est proche. Ce réflexe laisse cependant un angle mort sur toute une partie du vivant, plus discrète, invisibilisé par sa taille, les graines et les microbiotes. Composé de bactéries, de microchampignons et de protistes, le microbiote ne se réduit pas à nos intestins, il est présent dans et sur de nombreux organismes dont les graines. Ce séminaire propose de questionner la place des graines et de leur microbiote dans les questions environnementales actuelles. Catherine Flohic et Gontran Arnault participeront à cette discussion par une approche interdisciplinaire et multiscalaire : du contexte agronomique aux fonctionnement du microbiote des graines. Cette session sera animée par Clément Gros.

– Catherine Flohic : journaliste, éditrice et fondatrice de la maison d’édition « Les Ateliers d’Argol ». Elle mène depuis les années 1980 des enquêtes documentaires sur l’alimentation, le goût et les semences. Dans son ouvrage « Les semences en questions : de la terre à l’assiette », elle explore les enjeux politiques, économiques et écologiques de la filière semencière à travers de nombreux témoignages.

– Gontran Arnault : maître de conférences à l’université d’Angers et membre de l’UMR IRHS où il porte des travaux de recherche sur le microbiote des graines et sur ses possibles applications agronomiques.

 

 

 

Session 4

Microbiotes, environnements et santé : approches croisées biomédicales et socio-historiques ? 

18 décembre 2025 de 10h à 12h sur zoom

Ce dernier volet du semestre sur le Microbiote du cycle de séminaires du Centre des Politiques de la Terre est consacré aux relations entre microbiote, santé et environnements. Après avoir exploré au fil des séances précédentes les dynamiques microbiennes dans les plantes, les sols, les racines, ainsi que l’impact des contaminants et des transformations environnementales sur ces écosystèmes invisibles mais essentiels, nous abordons aujourd’hui une dimension plus directement liée aux sociétés humaines : l’articulation entre microbiotes humains, milieux de vie et santé. Nous interrogerons donc les liens entre transformations globales, transitions nutritionnelles, pressions anthropiques et vulnérabilités sanitaires, dans une perspective à la fois biologique, médicale, historique et politique. Le dialogue entre ces deux perspectives, biomédicale et clinique d’une part, historique et anthropologique de l’autre, permettra d’aborder la question du microbiote comme objet à la fois biologique, social et politique, et de questionner nos modes de vie (et nos habitabilités!) contemporains.

Pour cette séance, Xavier Coumoul et Céline Cruciani-Guglielmacci auront le plaisir d’accueillir :

– Karine Clément : docteur en médecine, professeure des universités – praticienne hospitalière (PUPH) dans le service de Nutrition à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière — spécialiste reconnue de l’obésité, des maladies métaboliques et du rôle du microbiote intestinal, dont les travaux ont profondément marqué la recherche internationale.

– Alexis Zimmer : professeur en histoire environnementale à la faculté d’architecture de l’université de Liège, spécialiste de l’anthropologie des microbes, de l’histoire des relations santé/environnement et de l’analyse des pollutions.

Session 5

Infrastructures de l’eau : des sciences au(x) politique(s) »

22 janvier 2026 de 10h à 12h sur zoom

(programme à venir) 

 

Session 6

Infrastructures et (in)habitabilité : leviers de la transformation ?

19 février 2026 de 10h à 12h sur zoom

Les grandes infrastructures (barrages, gravières, mines, forages, routes, entrepôts, usines…) constituent la base matérielle incontournable de multiples étapes des processus économiques (extraction de ressources, transformation, circulation, production d’énergie, transport, etc.). Ces infrastructures sont aussi en étroite relation avec les normes de l’Etat et avec le droit. Ainsi, les grandes infrastructures façonnent les systèmes socio-écologiques dans les territoires autant que les rapports sociaux, politiques et économiques à différentes échelles. Longtemps présentées comme vecteurs d’aménagement et moteurs du développement des territoires, les grandes infrastructures sont aujourd’hui de plus en plus questionnées comme étant une cause de leur inhabitabilité : elles seraient le support d’économies extractives voire prédatrices, provoquant l’artificialisation des sols et des perturbations majeures des cycles biogéochimiques (raréfaction des ressources, pollutions, destructions des sols et des habitats, érosion de la biodiversité) en même temps que des inégalités (distribution des gains et des expositions), des violences (accaparement des terres et des ressources, violences de genre et contre les populations, répression) et des injustices socio-environnementales croissantes (expositions aux polluants, accès aux communs).

Ce constat place les grandes infrastructures au cœur de nouveaux questionnements : qui tire profit de quelles infrastructures, à l’échelle des territoires et au-delà ? Qui est au contraire exploité ou exposé à leurs dégâts ? Quelles données produisent les recherches scientifiques, quels aspects et quelles expériences (par ex. travailleurs versus femmes et enfants) sont mis en lumière et quels autres sont laissés dans l’ombre ? Dans quels rapports politiques et dans quel type de métabolisme territorial (Sud / Nord global, centre / périphérie, ville / campagne) les grandes infrastructures s’inscrivent-elles et comment ces rapports se matérialisent-ils ? Comment, par quels processus et à quelles conditions, différentes catégories d’acteurs et d’actrices (habitant-es, pouvoirs publics, économiques, ainsi que les scientifiques eux-mêmes) peuvent-iels contribuer à refaçonner des territoires dont l’habitabilité est menacée ?

Pour répondre à ces questions, Isabelle Hillenkamp animera un dialogue entre deux scientifiques engagées dans des recherches transformatrices, se situant à l’interface science/société, et combinant co-construction de données au sein d’équipes interdisciplinaires et dispositifs de transformation socio-écologique (tels que jeux sérieux et exposition arts-sciences) : 

– Laurence Maurice est hydrogéochimiste et directrice de recherche à l’IRD, membre du laboratoire GET (Géosciences Environnement Toulouse). Spécialiste des contaminants métalliques, des impacts environnementaux et expositions humaines liés aux activités extractives, elle travaille en inter- et transdisciplinarité sur l’analyse des vulnérabilités environnementales et sociales dans des territoires impactés, principalement en Amérique du Sud (et notamment, sur la mine d’or de la Rinconada au Pérou). Très engagée dans les sciences de la durabilité, elle participe à la co-construction de nouveaux éléments de réponse et de voies de changement avec les populations locales et avec les acteurs publics en charge de la gestion et de la prévention des risques liés à l’extractivisme.

– Hélène Guétat-Bernard est professeure de sociologie au Ministère de l’agriculture et de l’alimentation en France, à l’ENSFEA (école nationale supérieure de formation de l’enseignement agricole) et membre du LISST, équipe Dynamiques rurales à Toulouse. Ses recherches portent sur le genre et l’agriculture familiale, le développement rural, les mobilités, les identités, le care et environnement, le rapport au vivant, la gestion des ressources et l’alimentation en France, en Inde, en Afrique de l’ouest et au Brésil. Elle participe à plusieurs projets de recherche interdisciplinaire et participatif, parmi lesquels le projet NAPALAIR, à propos de l’impact sur la nappe phréatique de l’activité de gravières en Ariège (notamment l’extraction de granulats à grande échelle). 

 

Reste du programme à venir !

 

 

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