Des équipes de l’hôpital Saint-Louis AP-HP, de l’Inserm et d’Université Paris Cité ont mené des travaux sur les traitements par CAR T-cells et leurs effets secondaires. Ces travaux, qui ont fait l’objet de trois publications distinctes, devraient permettre d’améliorer les échelles actuelles de graduation des effets secondaires.

Illustration d’immunothérapie : globules blancs attaquant une tumeur cancéreuse.
© Epictura / lightsource
Depuis 2018, les CAR T-cells représentent un nouvel espoir pour les patients présentant un lymphome agressif en rechute après deux lignes de traitement standard. L’analyse des 116 premiers patients traités en France dans les cinq centres ouverts entre 2018 et 2019 pour cette thérapie a montré une survie à un an de 67%, un résultat impressionnant pour cette pathologie grave (Vercellino L et Di Blasi, Blood Advances 2020). Dans cette étude, nous avons identifié pour la première fois plusieurs facteurs associés aux rechutes précoces après CAR T-cell. Il s’agit notamment du volume tumoral avant de débuter le traitement.
Les toxicités associées à cette nouvelle thérapie nécessitent une prise en charge pluridisciplinaire. Il a été démontré que l’utilisation du G-CSG, un facteur de croissance, pouvait réduire la durée d’hospitalisation sans impact sur le traitement ni sur l’expansion des CAR T-cells (E Galli et al. Bone Marrow Transplantation 2020). Ces avancées permettent d’améliorer la prise en charge des patients traités par CAR T-cells.
Parallèlement, l’équipe de Neurologie de l’hôpital Saint Louis AP-HP a colligé les toxicités neurologiques survenant chez 84 patients traités avec des CAR T-cells dans plusieurs centres français. Les complications neurologiques sont fréquentes après ce traitement, mais difficiles à analyser car hétérogènes et atypiques. Cette première série européenne permet de mieux caractériser les atteintes neurologiques et souligne la prépondérance des troubles cognitifs, parfois sévères, et la fréquence des mouvements anormaux, généralement discrets (Belin et al, Scientific reports, 2020) https://rdcu.be/b9H9L. Ce travail devrait permettre d’améliorer les échelles actuelles de graduation des effets secondaire. L’équipe de Neurologie de l’hôpital Saint Louis AP-HP poursuit actuellement l’étude des complications neurologiques à long terme, en portant une attention particulière sur l’apparition d’éventuelles séquelles cognitives.
Référence :
> Predictive factors of early progression after CAR T-cell therapy in relapsed/refractory diffuse large B-cell lymphoma : Laetitia Vercellino, Roberta Di Blasi, Salim Kanoun, Benoit Tessoulin, Cedric Rossi, Maud D’Aveni-Piney, Lucie Obéric, Caroline Bodet-Milin, Pierre Bories, Pierre Olivier, Ingrid Lafon, Alina Berriolo-Riedinger, Eugenio Galli, Sophie Bernard, Marie-Thérèse Rubio, Celine Bossard, Veronique Meignin, Pascal Merlet, Pierre Feugier, Steven Le Gouill, Loic Ysebaert, Olivier Casasnovas, Michel Meignan, Sylvie Chevret, Catherine Thieblemont
DOI : https://doi.org/10.1182/bloodadvances.2020003001
> G-CSF does not worsen toxicities and efficacy of CAR-T cells in refractory/relapsed B-cell lymphoma : Eugenio Galli, Vincent Allain, Roberta Di Blasi, Sophie Bernard, Laetitia Vercellino, Florence Morin, Hannah Moatti, Sophie Caillat-Zucman, Sylvie Chevret, Catherine Thieblemont
DOI : https://doi.org/10.1038/s41409-020-01006-x
> Description of neurotoxicity in a series of patients treated with CAR T-cell therapy : Catherine Belin, Perrine Devic, Xavier Ayrignac, Amélie Dos Santos, Adrien Paix, Lila Sirven-Villaros, Claire Simard, Sylvain Lamure, Thomas Gastinne, Renata Ursu, Colette Berger, Laura Platon, Benoît Tessoulin, Elie Azoulay, Florent Wallet, Catherine Thieblemont, Emmanuel Bachy, Guillaume Cartron, David A. Laplaud & Antoine F. Carpentier
DOI : https://doi.org/10.1038/s41598-020-76055-9
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Université Paris Cité
Pierre-Yves Clausse
presse@u-paris.fr
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